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Interviews

Pouvez-vous nous présenter le groupe ? Son histoire, ses membres…

On s’est formé fin 2005, avec la volonté de faire de la Oi ! mélodique, entre Skinflicks et les premiers Perkele, influencés aussi par le punk/Oi! British 80’s (Blitz, the Blood). On a fait ce qu’on a pu mais ça a donné Gonna Get Yours !

Aux guitares, il y a Vincent (ex-HardxTimes) et Simon (Outreau aussi), à la batterie Jansh (Bulgarian
yogurt aussi), Julien (futur R.A.S) et moi, Joss, au chant (ex-Hardxtimes).

Là, ça fait plusieurs années qu’on a la même formation, avec laquelle on a participé à un tribute à
Runnin’ Riot. On a sorti l’album « A thousand faces » cette année.

En dehors de ses prods, on a sorti une démo, un 45t en 2009, un split 45t avec les potes de
Bulgarian, un morceau pour une compile UVPR, notre label, un maxi EP « No picture – No glory ».
C’est ce maxi qui nous a fait évoluer niveau son, production.

Pourquoi avoir opté pour ce nom ?

Le nom a été compliqué à trouver et c’est l’un des premiers membres du groupe, amateur de hardcore, qui l’a proposé. C’est un morceau de Floorpunch et ça signifie en gros : « Tu auras ce que tu mérites ».

Donc ça marche, dans toutes les situations, qu’on t’apprécie ou non !

Qu’est-ce qui vous a amené à jouer de la Oi ?
En premier lieu, évidemment parce qu’on en écoutait beaucoup et que pour certains on était skins.

Certains membres ont pu jouer d’autres styles mais on va dire que c’est celui qui nous parle le plus en tant que musicien : le côté direct, la hargne, les choeurs puissants, l’aspect social, … et bien sûr c’est un style techniquement abordable ah, ah ! Voilà pourquoi, je ne chante malheureusement pas dans un groupe de rocksteady … Mais on espère bien pouvoir monter notre projet britpop avec certains membres de GGY.

Vous avez fait parti du SHARP au départ du groupe, pourquoi et pourquoi n’y êtes-vous plus ?

On ne s’en revendique plus pour plusieurs raisons. D’abord tout le monde, n’est ou n’était pas skin dans le groupe.

Ensuite parce qu’on n’a plus rien à prouver et qu’on préfère de loin gagner des gens grâce à notre attitude, nos paroles plutôt qu’avec une étiquette même si le combat est louable.

Enfin, on aime tous dans le groupe les tribus urbaines british mais pour certains, celles des tribunes, notamment les casuals, nous parlent parfois plus, vestimentairement aussi, que la scène skin qui souffre d’un excès de « marketing » désormais. Le batteur qu’aime pas le foot, étrangement ne partage pas cet avis !

Vous avez sorti plusieurs EP, split EP, pourquoi la sortie du premier album a mis autant de temps? Vous pouvez le présenter? Pourquoi avoir opté pour ce dessin sur la pochette?

On a connu énormément de changements de zicos. On en est au 6è batteur par exemple ! Ce qui explique,
entre autres, notre inefficacité. Bon … on est un peu malchanceux et bras cassés aussi !

L’album est sorti en mai sur UVPR Vinyles. Il y a 11 titres sur « A thousand faces ».

Dans le style, c’est plutôt varié. Il y a de la Oi ! mid-tempo, des morceaux plus rapides, certains plutôt sombres, d’autres avec des choeurs qui dominent, certains mélodiques, d’autres plus brutes. Il y a même des morceaux comme “My Loss” qui ne sont pas de la Oi ! On aime aussi le post-punk et des groupes british qui naviguent entre britpop et punk, ça ne se ressent pas directement dans la musique mais ça nous influence malgré tout.

Pour la pochette, on avait un autre concept à l’origine mais on n’était pas sûr que ça passe. Donc on a réfléchi à des photos, illustrations qu’on aimait bien. J’ai pensé à une photo datant de 1916, de joueurs anglais qui posent devant des buts avec des masques à gaz. Léonard Undefeated sun, un dessinateur brillant, l’a reprise avec son trait à la Tardi et a « recadré » la photo. Il a proposé ensuite de caler une photo de Bauer derrière. Mon frère a achevé le boulot. Le titre de l’album vient du morceau « The man of a thousand faces ».

 

Le morceau parle des gens qui se retrouvent dans une même scène mais pas pour les mêmes
raisons. Ce que l’on retrouve en concert mais aussi au stade … Au-delà de ça, les trips sont les mêmes :
chanter, boire, se déplacer en bande, quelques coups de gueules, des coups d’éclats parfois, vivre
intensément.

Il y a quelque chose de fort qui se dégage de la photo d’origine, un côté fin de siècle. Le dessin
reprend le même concept, l’opposition entre l’aspect sport/loisir, le quotidien et le noir et blanc, les
masques à gaz, la tension. Ces personnages, c’est une tribu, on sent qu’ils veulent en découdre, se
battre. Contre qui? Contre quoi? On ne sait pas trop mais ils n’entrent sûrement pas dans les codes
de la société.

Pourquoi proposez-vous gratuitement le téléchargement de cet album « A thousand faces » ?

Parce que personne ne paierait pour l’écouter, ah,ah ! On a la même vison que notre label, on privilégie le support vinyle. On part du principe que si les gens aiment, ils achèteront le LP. Surtout dans notre scène, où le vinyle est la référence.

Et puis, on a déjà tous des boulots pour manger !

Est-ce que la sortie de l’album vous a donné de plus grandes opportunités pour faire des concerts ?

Honnêtement, non, ah, ah ! C’est plus nos connexions habituelles dans le punk et dans le foot qui nous permettent de jouer. On n’est pas d’excellents communicants et le fait qu’on soit un groupe assez ancien fait peut-être que certains ne se sont pas penchés sur l’album.

Vous avez joué un concert pour les supporters du Red Star ? Vous êtes fans de foot ? Pourquoi cette équipe en particulier ?

On a joué deux fois pour les Red Star Fans parce qu’en effet pour une partie des zicos, c’est notre club. Je fais partie des Perry Boys par exemple.

Ce club a une âme particulière. Et ça, c’était aussi le cas lorsqu’on était en division d’honneur ! C’est un club mythique, qui a traversé l’Histoire du foot français. C’est un club populaire avec une histoire riche, à commencer par son fondateur déjà, le créateur de la Coupe du Monde, des résistants qui ont joué dans l’équipe, son stade, le stade Bauer qui est centenaire. Quand tu es dans ce stade, à moins de détester le foot et certaines valeurs, tu ne peux que tomber amoureux. Un stade à l’anglaise, ses tribunes, ses travées, ses briques, très loin du foot moderne.

Tu ajoutes à ça, des supporters qui vont du vieil ouvrier, en passant par l’autonome, l’étudiant, le skin, des membres de groupes de la scène punk ou reggae (comme 8°6 crew), et tu as tout ce qui fait que ce club a une âme particulière.

On est 4 sur 5 à être fans de foot. Bon en dehors, du Red Star, c’est souvent conflictuel dans le groupe. Certains n’aiment pas vraiment le foot et sont prêts à supporter des tocards comme Liverpool … On a même eu un supporter du Real. C’est dire si on est tolérants!

De quoi traitent vos paroles, vous avez des thèmes en particuliers que vous voulez développer ?

Je m’inspire de ce que j’ai pu vivre, de mes insatisfactions, de mes angoisses, mes douleurs, de situations extrêmes vécues par mon entourage. Je cause aussi de nos passions, du foot, de luttes de libération nationale/ d’autonomie, de Rino Della Negra résistant et éphémère joueur du Red Star, de la scène, de terreur psychologique, de vengeance contre la marée-chaussée, des Daltonz … Bon dans l’ensemble, c’est pas toujours hyper gai.

Dans « A changing state », ça raconte l’histoire d’un type qui meurt dans un accident et est réincarné en bovin, il se retrouve traité comme du bétail et finit à l’abattoir. Son dernier bonheur est de pouvoir constater que son fils a trouvé du boulot … à l’abattoir.

« The rhythm of time » évoque Bobby Sands ?

En fait, c’est un extrait d’un poème de Bobby Sands, figure marquante de la lutte de libération irlandaise. Mais ce texte ne parle pas spécifiquement de l’Irlande mais plutôt de cette force intérieure que possède le Peuple à travers les âges, cette capacité à se soulever contre l’oppression …

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

On a enregistré 2 morceaux dont une reprise de Crisis. Ils devraient normalement sortir sur un split avec un groupe espagnol Knock out, en 2019 sur Crom records.

On a des dates de prévues à Genève pour les supporters du Servette, à Grenoble, …

On a déjà fait une vidéo pour le morceau Thunder et on compte faire un clip pour un autre morceau d’ici
la fin de l’année.

Avez-vous un sujet particulier que vous souhaitez aborder ?

Oui ! Les gars de Lion’s law sont des potes mais est-ce que ça serait possible que les organisateurs de
concerts, français ou étrangers foutent autre chose comme musique d’ambiance que Lion’s law avant les
concerts ? Non, parce que Lafayette, dès que t’arrives quelque part, c’est plus possible !

Merci pour l’interview !

Quelle est l’histoire du groupe?

Joss :Mont a ra !

On s’est formé fin 2005 en région parisienne, avec la volonté de faire de la Oi! mélodique, quelque part entre Skinflicks et les premiers Perkele, influencée aussi par le punk/Oi! British 80’s (Blitz, the Blood). On n’a pas tout à fait réussi notre coup mais l’idée était là et on a toujours chanté en anglais. À la base, on retrouve des anciens d’HardxTimes (David, futur Outreau et moi), Clément (futur Outreau puis Ramblin firm), On a eu beaucoup de changements de zicos. On en est au 6ème batteur par exemple ! Ce qui explique, entre autres, notre inefficacité en terme de production vinylique. Là, ça fait plusieurs années qu’on a la même formation, avec laquelle on a participé à un tribute à Runnin’ Riot en reprenant « Divide & conquer », on a sorti l’album « A thousand faces » cette année et enregistré
juste après 2 morceaux pour un futur split dont une reprise.

En dehors de ses prods, on a sorti une démo, un 45t en 2009 où on retrouve un morceau sur notre club, le Red Star, « Echoes of Bauer », un split 45t avec les potes de Bulgarian, un morceau pour une compile UVPR, notre label, un maxi EP « No picture — No glory ». C’est ce maxi qui nous a fait évoluer niveau son, production. Mais on a comme qui dirait réalisé un suicide commercial avec la couv qui correspondait pas trop aux codes de la Oi!, couv exécutée par Arrache-toi un oeil. Nous on l’aime quand même !

Pour l’instant, on a vraiment des bons retours sur le LP et le dessin de la pochette réalisé par le talentueux Léonard est plus sobre que celui du maxi. On sent bien un 2è album avant 2025 hé, hé.

2) Comment ont étés vos débuts ? Comment étaient les concerts à l’époque ? Quelle ambiance y avait-il ?

C’était y a 12 ans, hein, on n’est pas des vieux culs non plus ! Bah c’était « plutôt » cool même s’il y avait encore des tensions avec la scène Rash. Mais cette dernière déclinant, y avait moins d’embrouilles stériles. Ambiance plutôt cool donc, on jouait surtout dans les bars (dont l’Omadis, dans le 18è arrondissement).

Les groupes de styles différents se mélangeaient parce que des groupes de Oi ! en région parisienne et en France y en avait vraiment pas beaucoup. Mais heureusement, y avait les Janitors, les Daltonz, Rudes. La Oi! était moins « acceptable » ou «bankable» même si c’était pas non plus les 80s. Donc on pouvait jouer avec des groupes punk, hardcore, garage…

3) Vos morceaux, en général, sont assez sombres; de quoi vous inspirez-vous pour les textes ?

Hum, on va dire que j’ai du mal à voir le côté positif des choses en règle générale que ce soit dans la société ou dans les relations humaines, la face cachée du bonheur, quoi (d’où le nom de notre premier 45t). Je m’inspire de moi, de mes insatisfactions, de mes angoisses, de mon entourage qui fait face parfois à des situations extrêmes, douloureuses. Je cause aussi de nos passions, du foot, de luttes de libération nationale.

Dans un texte comme celui de « A changing state », ça raconte l’histoire d’un type qui meurt dans un accident et est réincarné en bovin, il se retrouve évidemment traité comme du bétail et finit à l’abattoir. Il est malgré tout heureux de voir que son fils a trouvé du boulot même s’il est son bourreau. Je trouve ça plus intéressant d’évoquer la condition animale comme ça, plutôt que de faire un texte
vindicatif 1er degré.

Certains diront que j’ai des comptes à régler avec mon père, mais on ne peut pas empêcher les drogués de donner leur avis. Et après, malgré tout, il y a des textes bateaux, L’anglais c’est une facilité mais aussi une limite, mon vocabulaire est plus pauvre et je m’autorise des choses que j’aurais ptèt pas chanter en français.

4) Comment pensez-vous que la scène a évolué depuis vos débuts ?
Et bah, on fera le même constat que beaucoup de gens de la scène, à savoir que y a plus de concerts, que l’ambiance y est plus cool, que y a un peu plus de groupes (enfin, pas tant que ça non plus), qu’on peut voir des concerts de groupes cultes qui voulaient plus jouer à Paname comme Cockney, que y a plus de problèmes à la con avec la scène Rash.

La contrepartie c’est qu’en effet, la scène est plus aseptisée. Mais valable pour la Oi! et la scène skin dans le monde entier, avec ses clips calibrés, ses tirages limités de skeuds couleur menthe poivrée ou bleu fuchsia, son merchandising ultra-développé alors que certains ont à peine sorti un 45t.

Donc oui y a des aspects positifs et d’autres beaucoup moins bandants.

5) Il y a beaucoup de concerts à Paris et dans sa banlieue ; y en a t-il un qui vous a particulièrement marqué (que ce soit négatif ou positif) ?

Euh alors là, j’irai pas demander aux autres parce qu’on aura sûrement pas les mêmes réponses ! On va parler de trucs plutôt récents alors. Pour Simon, je pense que Adolescents a dû pas mal le marquer. Perso je sortirais bien Liam Gallagher mais je crois que c’est pas la réponse que tu attends ! Sinon Crown court, Bishops green, à la Méca, c’était bien cool, 2 concerts bien intenses. Récemment en
reggae, Keith & Tex au Hangar à Ivry, organisé par le pote Daniel. C’est le genre de concert que j’adore, des karaokés géants.

Et bon, c’est pas du copinage, suçage de boules mais 8.6 à… merde je sais plus parce que y a eu des fois où le son était pas top. Ptèt à Issy-les-Moulineaux, Après si tu parlais des de concerts GGY; les 2 concerts pour notre tribune à l’Olympic, notre bar, et aux
Mains d’Oeuvres à côté de Bauer.

Le pire ? Celui où on a failli jouer que 15min au Pixi, une salle microscopique ou plutôt une p’tite cave humide à Bagnolet.

7) Alors, la pochette du dernière album est vraiment bien, mais y a t-il une symbolique en elle, que représente-t-elle pour vous au juste ?

On a proposé à Léonard de reprendre en dessin une photo de la 1ère Guerre Mondiale où on voit des footballeurs anglais posés devant des buts, tous équipés de masques à gaz. Léonard l’a reprise avec son trait bien classe et a « recadré la photo. Il a proposé ensuite de caler une photo de Bauer derrière. Mon frère Guiton a donc achevé le boulot. Le titre de l’album vient du morceau « The man of a
thousand faces ». On reste dans la thématique de la représentation, après No picture-No glory. Le morceau cause des gens qui se retrouvent dans une même scène mais pas pour les mêmes raisons et ce phénomène, on le retrouve en concert comme au stade…

Au-delà de ça, les trips sont les mêmes : chanter, boire, se déplacer en bande, quelques coups de gueules, des coups d’éclats parfois, vivre intensément quoi.

Tu mélanges tout ça avec un p’tit côté fin de siècle, les masques à gaz ; quelque chose qui laisse penser que les gars sont quand même là pour en découdre, et tu obtiens la couv. Bon, certains y voient des gars avec des masques de chats mais on peut pas empêcher les drogués de donner leur avis.

8) Et vous avez d’autres projets en cours ? (tournée, 45T, je sais pas, quoi)

On a quelques dates pour la fin de l’année dont une au Festival UVPR à Montaigu, avec entre autres Hardskin, Hexen, the Sultans, Année zéro. Un futur split avec ptèt un groupe espagnol. On va a priori faire un morceau en français. Pas parce qu’il faut en faire un mais parce que c’est venu naturellement pour déconner lors d’une répèt à 3. L’ébauche de morceau sonnait très Syndrome du Traître donc j’ai bafouillé quelques mots en français et y a sûrement moyen d’en faire quelque chose en réalité. J’ai l’impression pour une fois que ça ne sonnera pas mieux en anglais ! Enfin on verra, éh, éh.

9) Auriez-vous un morceau de votre composition que vous conseilleriez à quelqu’un qui ne vous connaît pas encore ?

« The rhythm of time » sur le maxi No picture-No glory. Ca va pas faire très modeste mais je la trouve intense variée, mélodique mais sans être non plus punk-rock variété. Le texte est issu (un poème de Bobby Sands qui parle de cette force intérieure que possède le Peuple à travers les âges, cette capacité à se soulever contre l’oppression, le sentiment que son combat est juste. Sinon, “The man of a thousand faces” ou “Sweet revenge” sur l’album. On n’est pas un groupe 100% Oi!

Ensuite, même si on changera jamais cette étiquette pour gratter du public, y’ a des sons plus mélodiques, un son moderne, parfois des compos plus lentes, sombres comme “Panic” avant, “My Loss” dernièrement, on reprend Crisis en concert

10) Alors celle-ci est faite pour Joss : vous avez joué avec Lion’s Law, 65 Mines Street, les Prowlers, etc, mais avez-vous joué avec Cock Sparrer comme tu voulais faire avec HardTimes ?

Ah non, on n’a pas joué avec les Prowlers ! Le concert a été annulé parce que la salle a subi une fermeture administrative ah, ah, Malheureusement toujours pas de Cock Sparrer en vue, donc on continue le groupe. Après on arrêtera ! En revanche, on a quand même pu partager l’affiche, avec Cockney, Angelic, Nabat, R.A.S, Infa Riot, Bishops Green donc ça motive aussi pour continuer même si Simon préférerait jouer avec les Pertes blanches ou les Sarkofiottes.

Trugarez ! Breizh dizalcth !

• 1 : question faisant référence à une interview de Hard Times par Ben UVPR à laquelle Joss avait répondu qu’il avait envie de jouer avec ces groupes précisément.

Questions par Snoopy, La Chose et Shadok

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